PVT Japon : Janvier 2019

Je vous raconte plus en détail comment se passe mon travail en station de ski

Mon PVT Japon / Janvier 2019

Mon travail en station de ski au Japon

Je n’ai pas trop bougé ce mois-ci, étant dans ma routine avec mon travail. J’ai très peu de jours de repos (1 jour par semaine seulement) etj’en profite pour m’améliorer en ski ! J’explorerai davantage la région en Février et Mars. Bref cette fois-ci je vais vous parler davantage de mon travail ici et y apporter mon expérience personnelle. Je vous invite en premier lieu à regarder ma vidéo ci-dessous si vous ne l’avez pas encore vue :

Comment j’ai trouvé ce travail au ski au Japon ?

Le processus de recrutement

J’ai trouvé ce travail via internet, je suis tombé sur le site de boobooski.com grâce à une publicité sur Facebook (comme quoi c’est pertinent parfois).

Je suis tombé par la suite sur un site partenaire et j’ai postulé d’abord sur le site via un formulaire. Après ceci j’ai reçu un e-mail quelques jours plus tard afin de convenir d’un futur entretien téléphonique. L’entretien téléphonique était en anglais avec un interlocuteur bilingue anglais/japonais. Ça allait je commençais à avoir l’habitude j’avais déjà fait des entretiens en anglais et un peu japonais. C’était également très court j’étais surpris, environ 5 min. Pas de questions piège, pas de questions sur mes compétences et expériences, juste sur mes disponibilités. L’entretien était facile en soi. Il m’a demandé quand même mon niveau en Japonais et de parler un petit peu, c’est là que j’ai galéré. Mais bon c’était juste pour tester mon niveau, ce n’était pas rédhibitoire.

Après ceci j’ai du attendre plusieurs semaines avant de savoir que j’étais bien pris, j’étais super content. Après il fallait que je sache dans quelle station de ski j’allais travailler, et ce processus a pris un mois. En effet la boite avec laquelle j’ai eu mon entretien est un partenaire qui fait la liaison entre les entreprises japonaises dans le domaine des resort (stations de ski et balnéaires) et les étrangers voulant travailler au Japon. Je devais donc attendre de savoir dans quelle station de ski j’allais être attribué, en fonction des places. C’est ainsi que j’ai pu savoir quelques semaines avant le départ que j’allais travailler dans la station Tsugaike Kogen, vers Hakuba, dans la préfecture de Nagano.

Le bon plan des jobs saisonniers en resort au Japon

Ce genre de travail au Japon est vraiment un bon plan selon moi, et sur plusieurs points :

Financièrement d’abord, car dans ce genre de contrat le personnel est souvent logé et nourri sur place, moyennant une déduction de salaire. Ceci fait qu’on ne dépense quasi plus rien, à part en loisirs, tout en recevant une paie. Un bon moyen de retomber sur ces pattes financièrement lors d’un PVT au Japon ! Pour vous donner une idée, 10€ environ sont déduits par jour de ma paie, incluant les 3 repas et la nuit, c’est vraiment donné ! En travaillant plus de 40h par semaine et en déduisant les 300€ de charges (repas et nuit) je gagne environ 700€ par mois. Cet argent qui directement dans les économies.

Deuxième bon plan, c’est un bon moyen pour se faire de nouveaux amis de toute nationalité, tout en améliorant son japonais et anglais ! Dans mon équipe j’ai par exemple des Australiens, Canadiens, Anglais, Allemands, Chinois et Français. Évidemment aussi de nombreux Japonais aussi et c’est cool pour pratiquer la langue. Même si les Japonais plus âgés restent davantage dans leur coin (mais restent super cools), les Japonais plus jeunes se mélangent volontiers avec nous !

Le troisième bon plan est le fait de profiter du ski/snowboard ou d’activités balnéaires (surf, plongée..) a des prix dérisoires. En tant que staff on a souvent des prix avantageux. J’en parle plus en détail dans la vidéo ci-dessus, mais dans mon cas, j’ai pu apprendre à skier et je ski plusieurs fois par semaine, tout en ayant les remontées gratuites pour toute la saison. De plus la location du matos était un prix vraiment intéressant, environ 100€ pour toute la saison.

Des jobs faciles et adaptés pour les expatriés

Avec davantage de recul aujourd’hui, je me rends compte qu’il y a énormément d’étrangers qui travaillent dans ce système là. Les stations de ski (en hiver) et stations balnéaires (en été) recrutent énormément, et dans la tête des Japonais, le fait d’être étranger rime avec parler anglais. On peut donc davantage communiquer avec les nombreux clients étrangers qui viennent que les Japonais eux-mêmes. En effet les Japonais restent assez mauvais en anglais en général, pire que nous ! Je vous conseille donc de faire ce genre de travail durant votre PVT, car on rencontre plein de monde, ça fait une bonne expérience. Ce genre de job est plus fun que se retrouver à faire du ménage ou d’autres petits boulots pénibles. Le cadre des resorts est fun !

Mon travail en station de ski au quotidien

Dans ma station de ski, je suis dans l’équipe des “ski lift“, où “remontées mécaniques” en Français. Mon travail est en soi très simple car je dois principalement juste m’assurer de la sécurité des passagers quand ils empruntent le lift, et aussi parfois les aider à s’asseoir, avec les enfants notamment. On doit aussi entretenir la piste et essuyer les sièges, surtout quand il neige. Les chutes ne sont pas rares et on doit activer l’arrêt d’urgence ou changer la vitesse du lift le cas échéant. Le travail en soi n’est pas très intéressant et répétitif, mais le fait de discuter parfois avec les clients reste cool.

Dans une journée type, je commence à 7h30 et je termine à 17h. En général on est 3 ou 4 dans l’équipe et on fait des rotations toutes les 20 min, avec une personne à l’extérieur pour aider les clients à s’installer. La deuxième personne à l’intérieur possède les commandes du lift (vitesse, arrêt d’urgence..) et possède une vision plus globale pour s’assurer de la sécurité des passager. La 3ème personne (+4ème éventuellement) ne fait rien pendant ce laps de temps,ou peut aider les autres si besoin. J’utilise ce temps de pause pour réviser mon japonais, pas de temps gaspillé ainsi !

Au début je me demandais à quoi ça servait de faire des rotations aussi courtes en durée, et puis quand certains jours il faisait -10C, j’ai vite compris pourquoi haha ! Rester longtemps dehors avec ces températures et le vent est parfois difficile. Le fait de tourner donc, rend les choses plus supportables en cas de météo difficile. Sinon pas de vraie pause déjeuner en soi, car on mange durant notre temps libre pendant les rotations. Cela fait donc de longues journées non-stop au final.

Les conditions de travail au Japon

Mon expérience me permet déjà d’avoir un aperçu de comment fonctionne le travail au Japon, dont le point de vue légal. Ne voyez aucun jugement politique dans mes futurs propos, je vais me contenter d’énumérer les différences que j’ai pu remarquer selon ma propre expérience ou ce que j’ai pu voir/entendre, concernant les conditions de travail légales au Japon, comparé à la France. En tout cas force est de constater que les conditions de travail sont (en général) plus précaires au Japon.

Quelques exemples :

– le salaire minimum légal au Japon est inférieur au SMIC français (même en prenant en compte le niveau de vie et le change Euro/Yen)
pas de “35h”, donc pas d’heures supplémentaires majorées (en général)
– la prime de précarité sur les emplois précaires (équivalent des CDD ou intérim chez nous) n’existe pas
– la règle des 11h minimum de pause entre 2 journée de travail n’existe pas au Japon (tu peux très bien finir ta journée à 21h et reprendre à 5h du matin le lendemain)
– le “dimanche sacré” n’existe évidemment pas non plus au Japon (origine chrétienne n’oublions pas..), donc le dimanche travaillé est un jour travaillé comme un autre
– il est possible parfois de travailler “gratuitement” les premiers jours d’une période d’essai, l’employeur pouvant considérer ceci comme une période de formation (un peu comme un stage).

Des différences sociales plus importantes ici

Voilà la liste est évidemment non exhaustive, mais ça vous donne une idée. Ce que j’ai énuméré est un minimum légal, le reste après est au bon vouloir de chaque entreprise. Il faut aussi je pense séparer les “petits boulots précaires” et les “bon boulots bien payés” au Japon. Les différentes classes sociales sont bien plus marquées qu’en France je trouve. On aura donc d’un côté les japonais qui vont galérer en enchaînant les petits boulots et davantage concernés par les exemples ci-dessus, et de l’autre côté les cadres (salary-men) qui vont bosser dans de grosses boites, très bien payés, mais faisant aussi de très nombreuses heures.. Évidemment je caricature les traits, mais on retrouve pas mal ce schéma.

Bref. Sinon, les sanctuaires sous la neige c’est vraiment magnifique :