PVT Japon : Octobre 2018

Entre routine à Osaka et exploration du Kansai

Mon PVT Japon / Octobre 2018

Routine et exploration du Kansai

Cela fait déjà deux mois que je vis à Osaka. Je commence à prendre mes habitudes et mes marques, et la routine japonaise commence à s’installer. Je n’ai toujours pas trouvé de travail donc les journées sont parfois longues. Mais je profite surtout pour le moment, la vie est tellement paisible ici que le quotidien est agréable. Je continue d’explorer la région du Kansai, voici donc ma liste des visites du mois :

Kyoto

Fushimi Inari-taisha

J’étais déjà allé au célèbre sanctuaire Fushimi Inari-taisha (伏見稲荷大社) il y a 2 ans lors de mon précédent séjour au Japon. J’avais vraiment adoré mais je n’avais pas eu le temps de faire la randonnée jusqu’au sommet par manque de temps.. mais cette fois-ci c’était chose faite ! Ce lieu est mondialement célèbre grâce à la présence de milliers de torii menant jusqu’au somment du mont Inari.

Pourquoi ce sanctuaire est si important ? C’est le lieu de résidence la divinité Inari 稲荷神, divinité des récoltes et du commerce, et en haut du panthéon des kami. il y a de nombreux sanctuaires pour Inari dans tout le japon mais c’est celui-ci le principal. Il est facile de reconnaitre les sanctuaires dédiés à Inari : ce sont ceux où sont représentés des renards ( 狐 kitsune), Inari étant elle-même parfois représentée en renarde.

J’ai fait un vlog sur le sujet, aller donc jeter un coup d’œil :

De passage devant le siège de Nintendo !

Vu que j’étais de passage à Kyoto, je voulais passer devant la maison mère de Nintendo qui se trouve d’ailleurs qu’à 1,5km à l’Ouest du Fushimi-Inari. Le bâtiment en soi est assez classique et il est d’ailleurs impossible de rentrer car l’accès est interdit au public. Il n’y a pas de visites ou de musée.. dommage pour une firme comme Nintendo. Toutefois que d’émotions de se trouver devant le pôle décisionnaire d’une de mes entreprises préférées au monde. Tout le monde adore Nintendo.

Pokémon Center Kyoto

J’ai profité aussi de mon passage à Kyoto pour visiter le Pokémon Center de Kyoto. Il est très petit et en plein centre commercial, mais reste toutefois intéressant à voir avec Ho-Oh comme mascotte, et la 2ème génération de manière plus générale. Logique car la région de Johto est inspirée du Kansai, et par exemple Rosalia, la ville de Johto aux airs traditionnels et où se trouve la Tour Carillon de Ho-Oh, est bien évidemment inspirée de la ville de Kyoto !

Otsu

Otsu 大津市 est une ville située à 15km environ à l’Est de Kyoto, et borde le Lac Biwa 琵琶湖, le plus grand lac du Japon. Cette ville n’est pas très connue des touristes étrangers, la masse de touristes restant à Kyoto et Osaka. Ce “spot secondaire”, comme Uji que j’ai fait en septembre, est donc intéressante à visiter car on est loin du tourisme de masse. En une journée de visite, j’ai du croiser maximum 4 ou 5 touristes occidentaux. Cette ville n’a en soi rien d’extraordinaire, mais possède quelques spots vraiment intéressants : sa baie avec la vue sur le Lac Biwa, son temple Ishiyama-dera, et son temple Mii-dera. J’ai manqué le célèbre festival d’Otsu à quelques jours près, se déroulant début octobre. Petite anecdote, le Lac Biwa a inspiré le Lac Colère dans Pokémon Or/Argent/Cristal, avec son célèbre Léviator rouge shiny !

Parlons maintenant des temples de la ville

Le temple Ishiyama-dera 石山寺 est mon plus gros coup de cœur de la ville. L’entrée est à 600yens (environ 4,5€) mais vaut le coup ! Le temple est grand et possède une diversité de spots intéressants. Comptez entre 1h et 2h de visites en prenant votre temps et profitant du lieu. Ce temple tout au sud de la ville est assez difficile d’accès. En effet il faudra d’abord prendre la ligne JR pour arriver à l’arrêt Ishiyama, puis changer pour un petit train Keihan sur 2km (faisable à pieds aussi). Ensuite, marcher environ 1km pour accéder au temple. Disons que l’effort est mérité après !

Le temple Mii-dera 三井寺 est une autre pépite très différente en terme se structure. L’entrée est aussi à 600yens et est le plus grand temple de Otsu. De nombreux bâtiments se trouvent dans le complexe, et pour se rendre d’un point à l’autre, on traverse les belles allées d’érables japonais. Le meilleur moment de l’année pour visiter ce temple est fin octobre quand les feuilles d’érables sont rouges. J’y suis allé un poil trop tôt, mais les premières feuilles commençaient déjà à rougir. Il est possible de visiter ce temple de nuit pendant cette période, et ainsi profiter d’un jeu de lumières ces érables sous leur meilleur jour.

Koyasan

Une ville bouddhiste classée patrimoine mondial…

La petite ville de Koyasan 高野山, est située dans la préfecture de Wakayama au sud du Kansai. Classée patrimoine mondial de l’Unesco, cette ville de plus d’un millénaire possède une histoire très riche. Je ne vais pas développer ici, mais elle est à l’origine fondée par des moines d’une secte bouddhiste. Encore aujourd’hui, parmi les 7000 habitants sédentaires, plus de la moitié sont des moines ou faisant partie de la famille d’un moine.

Je reparle de Koyasan en dans mon article d’avril 2019 . J’y suis retourné pour tourner un vlog !

… mais difficile d’accès

Il faut savoir que Koyasan est assez difficile d’accès et est située en pleine montagne, le Mont Koya. En effet depuis Osaka, prenez un train direction Wakayama pendant environ 1h, changez de train à la gare de Hashimoto pour encore environ 20min de train dans la montagne direction Koyasan. Et ce n’est pas fini ! De là, un funiculaire vous attend pour grimper le flanc de la montagne pendant environ 5min. Et à partir de là empruntez un bus sur 2km jusqu’à la ville. Il est donc impossible aujourd’hui d’y accéder à pieds, mais apparemment possible en voiture pour les habitants, sur l’autre flanc de la montagne. Pourtant, ce lieu était à l’époque (et l’est encore aujourd’hui) un lieu de pèlerinage pour de nombreux moines et devaient y accéder à pieds. Il arrivait que certains mouraient de fatigue à l’arrivée..

Un lieu prisé des français

Petite anecdote, le lieu est très prisé des touristes français. Pourquoi plus ici qu’ailleurs ? J’en ai aucune idée.. Toutefois je n’ai jamais vu autant de français en une journée au Japon. Il y a tellement de touristes français ici que c’est l’un des rares endroits au Japon où la langue française est visible sur les panneaux, brochures, et même en audio-guide. Sinon sur place il y a plus d’une centaine de temples éparpillés dans toute la ville, la majorité étant gratuits. Je n’ai pas pu tous les faire évidemment, je me suis contenté des plus populaires. Par exemple le Kongōbu-ji 金剛峯寺 était très intéressant car il était possible de visiter l’intérieur d’époque d’une maison traditionnelle bouddhiste.

Le cimetière de Okunoin

Une claque monumentale

Je terminais donc ma journée de visite à Koyasan par le cimetière et temple Okunoin 奥の院, au nord-est de Koyasan. Je ne m’étais pas préparé à la claque monumentale qui allait me tomber dessus. Vous commencez à me connaitre, j’adore visiter les temples et lieux calmes et dégageant une sorte d’aura. L’ambiance bouddhiste ou shintoïste de certains lieux se ressent parfois jusqu’à nos tripes sans pouvoir expliquer ni comment ni pourquoi. Sans être croyant, on ressent quand-même le caractère sacré des lieux. Le fait que le lieu soit très reculé et qu’il n’y avait presque personne autorisait un silence quasi divin, me permettant de m’immerger davantage.

Comme si on était dans un Ghibli

Bref. Je commence à arriver à l’arrêt de bus le plus proche des lieux et entre par l’allée dessinée par les premiers cèdres géants visibles. Je commence à voir de très nombreuses tombes bouddhistes s’étalant sur des centaines de mètres carrés, plutôt récentes car le marbre est intact. Ensuite on s’enfonce de plus en plus dans la forêt de cèdres et dans la montagne. Cèdres géants de plus de 50 mètres pour certains, laissant passer très peu de lumière par la canopée. Je me retrouve donc avec des tombes de plus en plus vieilles et abîmés par la nature, au fur et à mesure de mon enfoncement dans la forêt. L’humidité et faible luminosité des lieux permet un développement prolifique de mousses, lichens et fougères, recouvrant ainsi petit à petit les tombes.

Dans un silence quasi parfait, seul le bruit du vent et le cri de quelques corbeaux est perceptible. La beauté des lieux me laissent sans voix, je me sens transporté. Je n’ai jamais ressenti ça auparavant.

Une ascension magique dans la forêt

L’ascension de la forêt jusqu’au temple n’est censée se faire qu’en une quinzaine de minutes, mais j’ai du mettre au moins le double, m’arrêtant sans arrêt pour admirer les lieux et prendre de nombreuses photos. Ayant profité du chemin seul, je retrouve en haut un ami (qui m’a accompagné aujourd’hui à Koyasan) qui avait été plus rapide. Je le voyais pleurer d’émotions lui aussi, et m’a expliqué après coup qu’il a perdu sa mère il y a 10 ans à cause d’une maladie, et ce lieu lui a fait ressortir de nombreuses émotions. De mon côté, j’ai décidé de m’acheter un Omamori pour la première fois (une sorte de talisman pour attirer la fortune), avec la bénédiction des lieux. Je crois que cet endroit nous a marqué tous les deux.

Une fois rentré j’ai voulu faire quelques recherches. C’est ainsi que j’ai appris qu’il s’agissait du plus grand cimetière du Japon avec plus de 200 000 tombes, et ceci s’étalant sur presque un millénaire. Comme le reste de la ville, cet endroit est riche en histoire et en symbolique, en plus d’être un lieu bouddhiste hautement sacré. Bref j’y retournerai dans l’année pour en profiter davantage, et essayer d’en faire un vlog cette fois-ci.